taux d’intérêt immobiliers

Taux d’intérêt immobiliers : un redoux pour l’été… avant la tempête ?

13 juin 2024

Le marché immobilier est-il en train de reprendre des couleurs ? Après plusieurs mois de morosité, de bonnes nouvelles laissent entrevoir un été plus radieux (à défaut de la météo qui, elle, reste maussade). Taux d’intérêt qui suivent une trajectoire descendante depuis janvier 2024, annonce de la Banque Centrale européenne relative à la baisse des taux directeurs (pour la première fois en cinq ans), Français qui retrouvent du pouvoir d’achat, notaires qui se prononcent en faveur d’une reprise des transactions…

Autant d’éléments qui invitent les professionnels de l’immobilier à voir la vie en rose avant une période traditionnellement plus restreinte en termes d’activité – les grandes vacances scolaires. Mais attention à ne pas se réjouir trop vite : la baisse des prix, bien enclenchée, pourrait pousser les vendeurs à attendre des jours meilleurs, tandis que les surprises politiques récentes sont susceptibles de peser dans la balance. On fait le point sur les taux d’intérêt immobiliers, et sur le reste.

Les taux d’intérêt immobiliers témoignent du retour du marché à la santé

Depuis le début de l’année 2024, et après plusieurs mois consécutifs de hausse, les taux d’intérêt immobiliers ont enregistré une forte baisse. Ils sont passés de 4,5 % en moyenne en janvier à 3,9 % début mai. Cette diminution notable joue positivement sur le pouvoir d’achat des Français : on estime traditionnellement qu’une baisse d’un point des taux de crédit se traduit par une hausse de 10 % des transactions.

Les taux moyens en juin 2024 :

  • Sur 10 ans : 2,94 %.
  • Sur 15 ans : 3,32 %.
  • Sur 20 ans : 3,72 %.
  • Sur 25 ans : 3,61 %.

En raison de cette éclaircie, les banques évoquent d’ores et déjà une année en consolidation, avec une estimation qui porte les transactions globales en 2024 à plus de 800 000 (grosso modo la même chose que l’année passée). Ce qui n’est déjà pas si mal.

La hausse de la production des prêts immobiliers : un excellent signe

Dans le même temps, il faut prendre en compte l’allègement des critères d’octroi des crédits immobiliers par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui impose aux banques de se montrer plus souples dans l’étude des dossiers… et même de réexaminer les demandes refusées en 2023. Un tel dispositif a été mis en place en février et devrait courir jusqu’à fin 2024, comme l’a précisé la fédération bancaire française.

En outre, les banques seront aidées par la baisse des taux directeurs, annoncée début juin par la Banque centrale européenne – une première depuis cinq ans. Le taux de dépôt est ainsi passé de 4 % à 3,75 %.

En tout état de cause, la dynamique est positive : les banques retrouvent le goût du prêt. En avril, la production de prêts immobiliers a augmenté de près de 30 %. C’est certes une habitude, car l’on sait que le printemps est la « saison traditionnelle » des crédits à l’habitat ; mais une telle hausse n’avait pas été vue depuis deux ans. Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, c’est « le premier retournement de tendance significatif depuis le printemps 2022 et la hausse des taux ».

Avec des taux bas, la période redevient propice à l’achat immobilier

Autrement dit, la période redevient propice à l’achat. La baisse des taux d’intérêt immobiliers fait souffler de l’air frais sur le marché. Ce faisant, les acquéreurs sont en mesure de relancer les projets qu’ils avaient mis de côté ces derniers mois, faute de pouvoir accéder au crédit. Cela, malgré l’incertitude économique qui pèse sur le pays, renforcée par la dégradation de la note de la dette souveraine de la France par Standard & Poor’s.

Mais la fête pourrait bien être remise en cause. D’abord, en raison de la légère diminution des prix des biens, que l’on commence à ressentir plus fortement dans l’ancien : – 3,9 % sur un an au 4e trimestre 2023, et une tendance qui devrait s’amplifier en 2024 (jusqu’à – 5,5 % fin mai), selon les Notaires de France. En soi, c’est plutôt une bonne nouvelle, le niveau des prix pouvant favoriser la reprise du marché. Mais cela risque aussi de pousser les vendeurs à l’attentisme, et donc peser sur le volume global des transactions.

Ensuite, du fait de l’instabilité politique que nous connaissons, qui pourrait être de nature à inquiéter les banques et les emprunteurs. En ligne de mire : la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron et la perspective (crédible) d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national. À ce stade, il n’y a pas de panique sur les marchés et l’OAT n’a que peu bougé. Mais l’on sait combien les soubresauts politiques sont susceptibles d’influencer le marché immobilier – c’est le cas avant chaque élection présidentielle – et de mauvaises surprises dans les urnes pourraient bien se traduire par une stagnation, voire une remontée des taux d’intérêts immobiliers.

L’avenir (proche) nous le dira !

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