2020, année du cataclysme ? Contre toute attente, on constate que le secteur de l’immobilier a bien (voire très bien) résisté à la crise sanitaire et à ses conséquences sur l’économie, dont la fermeture des agences et l’interdiction d’organiser des visites.
Dans le même temps, 2020 a été l’occasion de découvrir de nouvelles tendances : le masque comme accessoire de mode incontournable ; les soirées « 1,5 m de distance » entre amis ; l’attestation à remplir pour aller chercher le pain et les œufs ; et le retour en grâce des jeux de société en famille (surtout après 20h et la tombée du couvre-feu).
Allez, trêve de plaisanterie : on fait le bilan de l’année écoulée, et on jette un œil à ce que les mois à venir réservent aux professionnels de l’immobilier.
L’immobilier, envers et contre tout
C’est sans doute l’enseignement le plus important de 2020 : le secteur de l’immobilier est assis sur des fondations bien plus solides qu’on aurait pu le croire. C’est un bâtiment capable de résister aux séismes les plus puissants.
Un confinement complet en mars-avril, l’obligation de respecter les gestes barrières, l’imposition de la distanciation sociale dans le cadre de l’agence et des échanges avec les clients, et même l’interdiction des visites en novembre… Rien n’y a fait : le marché a absorbé les coups et s’est relevé comme un titan, porté par une demande toujours forte et une attirance pour la pierre qui ne se dément pas.
Fin 2020, les Notaires de France anticipaient un volume de transactions dans l’ancien proche du million, plus exactement un résultat compris entre 980 000 et 990 000 ventes. On est certes loin du record de 2019, avec 1,06 million de transactions conclues, mais ce niveau est comparable à celui de 2017. Au vu de la multiplication des obstacles toute l’année, ces chiffres tiennent du miracle.
Dans le même temps, les prix ont poursuivi leur progression : + 6,5 % en moyenne dans l’ancien au niveau national, selon le baromètre LPI-SeLoger, soit plus qu’en 2019 (+ 4,8 %). La hausse générale, après un ralentissement dû au confinement, a repris de plus belle une fois celui-ci terminé ; et les prix ont augmenté dans la plupart des villes de plus de 100 000 habitants. Résultat : il faut débourser aujourd’hui 265 500 € en moyenne pour acheter un bien immobilier, contre 251 000 € il y a un an.
La période qui a suivi le premier confinement, entre avril et juillet, a même marqué un record : une hausse de 460 % des transactions ! Vendeurs et acheteurs se sont précipités pour boucler le projet immobilier qu’ils avaient été contraints de suspendre au début du printemps. La grande majorité des transactions a donc été repoussée plutôt qu’annulée.
Les professionnels ont répondu présent tout au long de l’année
Cette solidité du marché a-t-elle bénéficié aux professionnels de la transaction ? Difficile à affirmer, d’autant que le baromètre LPI-SeLoger évoque un recul de 17 % de l’activité pour les agences (soit 17 % de transactions en moins prises en charge par rapport à 2019).
Cette baisse ne reflète pourtant pas l’ampleur du travail fourni par les professionnels du secteur de l’immobilier tout au long de cette année difficile. En réponse au premier confinement de mars-avril, puis aux restrictions induites par le second confinement en novembre, les agents immobiliers et les négociateurs ont montré leur détermination à continuer à travailler, et leur flexibilité quant aux moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.
Prêts à tout pour accompagner leurs vendeurs et les acheteurs dans leurs projets, ils se sont saisis des outils – visite virtuelle, vitrines digitales, signature électronique – qui leur permettaient de faire le dos rond en attendant un assouplissement des contraintes sanitaires et une reprise des visites physiques.
Néanmoins, tous les professionnels du secteur ne s’en sont pas tirés aussi bien. On remarque qu’un fossé s’est creusé entre ceux qui se sont montrés réactifs et ceux qui ont joué la montre. Globalement, les agences immobilières qui sont parvenues à maintenir leur activité en mars et avril sont celles qui ont le plus profité du large rebond de l’été, et qui affichent aujourd’hui un score plus qu’honorable en matière de transactions. Cela, grâce aux pratiques digitales déployées au bon moment, dès les premiers temps du confinement, qui ont permis aux négociateurs d’accompagner leurs prospects et clients, de poursuivre leurs efforts marketing, et de développer leur notoriété malgré la crise.
Quelles perspectives en 2021 pour le secteur de l’immobilier ?
Beaucoup d’incertitudes planent encore sur 2021. La campagne de vaccination va-t-elle donner des fruits rapides ? La crise économique qui se profile sera-t-elle aussi douloureuse qu’on le dit ?
À ce jour, et pour parler uniquement en termes de marché, on peut s’appuyer sur les bons chiffres de fin 2020 pour envisager un début d’année sur les chapeaux de roues, d’autant qu’il reste des projets en suspens à conclure. Le maintien des taux d’intérêt bas et le relèvement, par les banques, du plafond d’endettement à 35 %, devraient continuer de favoriser le levier du crédit. Pour autant, des doutes subsistent quant aux capacités de financement des Français, qui pourraient souffrir de la crise économique à venir – sachant que le chômage est grimpé à 10 % en moyenne à l’échelle nationale.
En ce qui concerne les professionnels, 2021 va certainement se caractériser par la poursuite de la digitalisation du secteur de l’immobilier, avec toujours plus d’outils visant à faciliter et à optimiser le travail quotidien des négociateurs. Et puisque rien ne permet de garantir une sortie de crise à court terme et l’absence de nouveaux confinements dans les semaines et les mois à venir, il est important de se préparer dès maintenant à basculer une partie de son activité sur le digital.
Vous avez donc tout intérêt à accentuer vos efforts sur la prospection et le marketing, notamment en adoptant les outils dédiés et en collectant un maximum de données. Si la fièvre du confinement venait à se déclarer de nouveau dans le pays, vous pourriez ainsi continuer à exercer votre activité à distance et à accompagner vos prospects et clients en prévision d’un rebond du marché.
2020 a été une véritable ordalie pour le secteur de l’immobilier, mais celui-ci s’en est tiré avec les honneurs, grâce à l’attractivité incontestable de la pierre et à la détermination des professionnels de la transaction.
Malgré les incertitudes, 2021 pourrait être une belle année pour l’immobilier, riche en projets (pour les particuliers) et en mandats (pour les professionnels). À vous de vous organiser sans attendre pour préparer les mandats de demain, et vous prémunir contre une éventuelle nouvelle vague !
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