Et si vous faisiez votre travail d’agent immobilier… sans vraiment le faire ?
Là, tout de suite, l’idée vous paraît dingue. Normal : elle l’est.
Mais il est temps de vous mettre à la page : le développement du web et de ses outils a complètement chamboulé les habitudes des professionnels de l’immobilier, à tous les niveaux. Qui aurait imaginé, il y a vingt ans, attirer des prospects vendeurs avec un site Internet ? Les technologies ont tellement évolué qu’il est désormais possible de réaliser la plupart des tâches qui incombent à un agent immobilier par le biais des outils digitaux. Donc en limitant au maximum ses déplacements, ses contacts avec les clients et ses opérations.
Vous en doutez ? Vous ne pensez pas qu’on puisse prendre en charge une vente immobilière de bout en bout sur Internet ?
Alors, je vais vous en donner la preuve. Je vais vous montrer comment je peux mener une transaction immobilière de A à Z sans rien faire moi-même (ou presque), sans bouger de mon agence (à une exception près) et sans lever le petit doigt autrement que pour cliquer sur la souris de mon ordinateur et taper au clavier.
On y va ?
Je prospecte et j’attire des vendeurs grâce à MeilleursAgents
La prospection, c’est chronophage. La prospection, c’est frustrant. La prospection, c’est épuisant.
Et pourtant, faute d’en faire deux ou trois heures par jour (entre les prises de contact, les relances, les échanges, le suivi des prospects, etc.), on ne peut pas faire fonctionner son business immobilier.
Que voulez-vous, il faut bien faire de l’acquisition vendeurs !
Moi, je ne veux plus faire de prospection. Alors, j’ai trouvé une solution : je vais sur le site de MeilleursAgents et je laisse d’autres professionnels s’en occuper à ma place.
MeilleursAgents, aujourd’hui, c’est 1,7 millions de visiteurs uniques mensuels et 10 000 agences clientes. 1 vendeur sur 2 recourt au service d’estimation proposé par la plateforme. Cette manne permet aux professionnels inscrits de recevoir des contacts qualifiés et de signer plus de mandats.
Concrètement, j’ai opté sur le site pour un pack premium avec quelques options. Du coup, je suis notifié dès que :
- Un vendeur demande à faire estimer son bien par une agence installée à proximité ;
- Un vendeur a réalisé une estimation en ligne dans mon secteur.
En plus, le contact de mon agence immobilière apparaît sur la page de résultat de l’estimation réalisée par le vendeur (en fonction de critères géographiques) et dans l’email de confirmation qu’il reçoit ensuite.
Résultat : mon acquisition vendeurs s’est faite sans que j’aie eu à mettre le pied dehors ni à décrocher mon téléphone.
Maintenant, imaginons que Mme Deschamps (bravo les Bleus !) me contacte pour que je prenne en charge sa vente immobilière. Elle souhaite trouver acquéreur pour son charmant appartement parisien, un trois pièces situé dans un quartier chic.
Je signe un mandat de vente avec Protexa
Avant d’aller plus loin, Mme Deschamps doit me signer un mandat de vente.
Mais comment m’y prendre, si je ne dois pas bouger ?
C’est simple : j’utilise Protexa. Un prestataire qui propose de signer un mandat en ligne, sur une plateforme dédiée, à partir de modèles établis et vérifiés par des juristes spécialisés dans le domaine de l’immobilier.
Sur le site, je télécharge un modèle de mandat en PDF que je relis soigneusement : il respecte à la virgule près les dispositions de la loi Hoguet. Je modifie ce que j’ai besoin de modifier et je personnalise le document en y ajoutant le logo et les couleurs de mon agence.
Dans l’absolu, il y a le choix : c’est la caverne d’Ali Baba des mandats pour un agent immobilier. On y trouve du mandat de vente (exclusif, semi-exclusif, simple), du mandat de recherche, du mandat de gestion, du bon de visite, de l’avenant, etc.
En plus, je peux inscrire mon mandat directement dans un registre dématérialisé, accessible sur Protexa !
Je crée mon descriptif d’annonce immobilière avec Deep Flow Realty
Rédiger une annonce, c’est à la fois long, laborieux et répétitif. Pourquoi personne n’a inventé un système pour libérer l’agent immobilier de cette obligation ?
Eh bien, justement, ça existe. La startup Deep Flow Realty a lancé un service d’aide aux professionnels pour la rédaction de leur annonce, directement en ligne. Leur outil fonctionne grâce à l’intelligence artificielle.
Hop, je me rends sur leur site. En quelques clics, j’ouvre une page sur laquelle je peux renseigner un maximum d’infos concernant l’appartement : type de bien, surface, emplacement, etc. Mais aussi des données qui touchent mon agence et moi-même. Grosso modo, ça ressemble à ça :
Quand c’est terminé, je clique sur un bouton… Et l’outil génère automatiquement le descriptif de mon annonce (ou de mes annonces, le cas échéant).
Vous allez dire : « Oui, mais le texte doit ressembler aux traductions mot à mot faites par Google, un truc incompréhensible ».
Curieusement, pas du tout. Le résultat est riche en informations, très détaillé (parce que j’ai renseigné TOUS les champs demandés)… Et même plutôt bien écrit. Ce n’est pas du Victor Hugo, mais, ma foi, ça fera l’affaire. Même le vocabulaire utilisé est typiquement celui d’un agent immobilier.
Au final, tout le monde est content :
- L’acheteur peut consulter une annonce détaillée, parsemée de caractéristiques et de points d’intérêt environnants. Il peut ainsi prendre sa décision plus facilement (venir visiter ou non).
- Moi, j’ai gagné un temps précieux. La rédaction d’une annonce par un agent immobilier prend en moyenne 12 minutes. La génération de la même annonce par le logiciel prend 1 seconde (sans compter le temps de saisie des infos, bien sûr).
Voilà, l’annonce de Mme Deschamps est prête ! Il reste à prendre les photos.
Je fais prendre les photos du bien immobilier et je les fais retoucher avec Meero
Pour les photos de l’appartement, je contacte ma cliente par email pour lui demander ses disponibilités, et je lui envoie quelqu’un.
Mais pas n’importe qui : un professionnel de la photo. Sélectionné et formé par la startup Meero, forte de 40 000 pros de l’image partout en France et dans une centaine de pays.
La simplicité du procédé est ébouriffante. En tant qu’agent immobilier (ça marche aussi avec les particuliers), je me connecte au site et je donne l’adresse du bien ainsi que des dates auxquelles l’appartement sera accessible. Un photographe se rend sur place, prend des photos et me les envoie dans les 24 heures.
Attendez, il y a mieux ! Parce que les photos ont aussi été retouchées, de sorte qu’elles sont absolument parfaites quand elles arrivent. Rien à refaire. La startup a développé un algorithme innovant à base de deep learning qui bidouille les images à vitesse grand V.
Et si je le voulais, je pourrais aussi demander à Meero de me fournir des vidéos, des images prises par un drone, ou encore des clips en réalité virtuelle.
Je fais un brin de home staging avec Rhinov
Tout agent immobilier sait qu’il est important d’aider les acheteurs potentiels à se projeter dans un bien.
Je le sais aussi bien que vous. Donc, ni une, ni deux, me voici de nouveau sur le web, en train de m’inscrire sur le site de Rhinov.
Cette plateforme offre un service de home staging 3D pris en charge par des architectes d’intérieur, qui formulent des propositions de réaménagement des espaces avec des images et des plans en trois dimensions.
Je commence par envoyer les photos de l’appartement de Mme Deschamps au site, ainsi que le plan. Puis, je choisis une ambiance déco parmi les 14 styles proposés. J’ai opté pour « scandinave », en raison de son aspect épuré qui plaît particulièrement à mes clients acheteurs sur ce type de bien.
Il ne me reste plus qu’à attendre. Pendant que je vaque à mes occupations, un architecte prend en charge mon projet. Quelques jours plus tard, je reçois un book déco composé de visuels en 3D, d’un plan d’aménagement et de photos panoramiques à 360°. Sur les visuels en 3D, je peux faire du avant/après pour juger de la différence.
Le petit « plus » de Rhinov ? Tous les matériaux, meubles et objets déco proposés par l’architecte sont consultables. En un clic, je suis renvoyé à un magasin qui me permet d’acheter exactement les produits affichés. C’est parfait : Mme Deschamps peut se contenter de ce réaménagement virtuel ou décider de tout refaire comme indiqué !
Je fais la promotion du bien sur les portails d’annonces comme Seloger et LeBonCoin
Même plus besoin de préparer et d’imprimer des affiches à mettre sur la vitrine de mon agence. Il me suffit d’exporter mon annonce, mes photos et mes visuels 3D sur le web.
Destination : les portails d’annonces. Le paradis de l’agent immobilier. Les plus populaires d’entre eux enregistrent des millions de visiteurs uniques mensuels. Florilège :
- fr (catégorie immobilier) : 11,2 millions de visiteurs mensuels
- com : 5,3 millions de visiteurs
- fr : 3,5 millions de visiteurs
- Logic-immo.com : 2,8 millions de visiteurs
- fr : 2 millions de visiteurs
(Source : Immomatin)
Ca fait du monde !
Autant dire que c’est l’assurance de bénéficier d’une visibilité plus importante qu’aucun agent immobilier n’en pourrait rêver en affichant ses petits papiers sur sa vitrine personnelle.
J’ai mis un peu plus de sous pour activer des options de mise en valeur (plus de photos, titre en gras, positionnement en haut des résultats pendant quelques jours, etc.).
Et j’attends que les acheteurs me contactent, ce qui ne va pas tarder.
Là, je n’ai toujours pas bougé de mon agence. Mais, à ce stade, il sera impossible de ne pas me rendre sur place pour les visites.
IMPOSSIBLE.
Ou bien… ?
J’organise les visites avec Flatsy
Ou bien, si, en fait.
L’étape la plus chronophage de la vente immobilière, le cauchemar de tout agent immobilier qui se respecte (et qui a passé des journées entières à faire des allers-retours entre son agence et ses biens, à faire visiter à des acheteurs qui ne savent de toute façon pas ce qu’ils veulent), tout ça, c’est terminé !
Maintenant, il y a Flatsy.
Flatsy, c’est la plateforme qui fait visiter les biens immobiliers à votre place par des intervenants extérieurs. La plupart du temps, ce sont des auto-entrepreneurs qui ont d’autres activités à côté, mais qui sont formés par la startup sur des cas pratiques, histoire d’adopter les bons réflexes.
D’une, je demande (à nouveau) ses disponibilités à Mme Deschamps.
De deux, je remplis l’agenda mis à disposition sur le site de Flatsy pour organiser le planning des visites, en fonction des contacts pris avec les premiers acheteurs potentiels.
De trois, je fais envoyer un certain Stéphane, très sympa au demeurant (j’ai consulté son profil), à l’appartement de ma cliente pour qu’il prenne en charge la toute première visite.
Avant de partir, Stéphane a fait ses devoirs : il a pris connaissance des principales caractéristiques du bien. Et pendant la visite, il est aidé par l’application installée sur son smartphone, qui lui fournit quantité de détails à propos du logement. Le montant de la taxe foncière. Ou le potentiel locatif du bien. Ainsi que des renseignements sur l’emplacement : les stations de métro à proximité, les commerces, les établissements de santé, etc. Il m’a suffi de rentrer ces infos sur la plateforme en amont.
Stéphane n’est pas lui-même agent immobilier, mais il s’est bien débrouillé.
Après la visite, il m’a envoyé un compte rendu détaillé. Il m’a même donné une appréciation quant à l’intérêt des visiteurs : FORTEMENT INTÉRESSÉS.
Là, je sais que je peux foncer. Et il me faut peu de temps pour réceptionner une offre à destination de Mme Deschamps.
Je signe le compromis de vente avec MyNotary
Limiter les déplacements au minimum et en faire le moins possible : tel est mon but.
Alors, plutôt que de m’occuper du compromis de vente, je passe encore par un intermédiaire : MyNotary.
Cette plateforme propose de dématérialiser complètement l’étape de l’avant-contrat, dans une logique collaborative : tous les intervenants de la vente immobilière donnent du leur pour simplifier cette démarche.
De mon côté, je transmets au site toute la documentation utile au dossier de vente. Un modèle de compromis est généré automatiquement, que je peux modifier avant de le faire signer à ma cliente.
En bonus, je peux même le signer électroniquement. Sans bouger de mon agence.
Ensuite, je me connecte de temps en temps pour vérifier l’avancée du dossier et échanger avec les acteurs de la transaction, si le besoin s’en fait sentir. L’agent immobilier n’est ici qu’une pièce du puzzle parmi d’autres.
Ces démarches nous mènent directement jusqu’à l’étape finale…
Je vais signer l’acte définitif de vente en Uber
Voilà, je suis arrivé au bout du chemin. Ou presque.
Cette fois, je ne peux plus faire autrement : il faut que je me déplace. Rendez-vous chez le notaire avec ma cliente et son acheteur pour signer l’acte définitif de vente.
Mais, parce que j’ai fait le pari d’en faire le moins possible, pas question de prendre ma voiture et de conduire moi-même : j’appelle un Uber ! Et je me laisse conduire.
(Notez que cette étape n’est même pas obligatoire. L’agent immobilier n’est pas contraint d’être présent le jour de la signature de l’acte définitif. Ou alors, on peut tout faire de façon dématérialisée. Mais je préfère être sur place en cas de problème qui réclamerait mon intervention. Et puis, c’est l’occasion de rencontrer enfin Mme Deschamps en face-à-face… Qui ne ressemble définitivement pas à Didier !)
J’ai gagné mon pari… Mais est-ce vraiment une victoire ?
Oui, j’ai gagné mon pari. J’ai pris en charge une transaction immobilière du début à la fin sans rien faire, ou presque, de ce qui remplit habituellement mes journées d’agent immobilier.
J’ai fait mon travail sans vraiment faire mon travail.
Mais est-ce une bonne chose ? Dois-je en être fier… ou inquiet ?
Nul doute que la technologie constitue une aide précieuse pour un professionnel de l’immobilier. Les outils digitaux simplifient ou automatisent de nombreuses tâches administratives, laissant à l’agent immobilier plus de temps pour aller à la rencontre des prospects et des clients.
Seulement, lorsque ces outils commencent à remettre en cause la légitimité du professionnel, cela soulève forcément des questions.
Des questions comme celles-ci :
- Si les outils digitaux peuvent faire mon travail à ma place, à quoi je sers, exactement ?
- S’il est possible de mener à bien toutes les étapes d’une vente immobilière sans avoir à faire quoi que ce soit moi-même, quelle est ma valeur ajoutée ?
- Quel sera, demain, mon argument face à un prospect qui me dira qu’il peut tout faire en ligne ?
Bien sûr, vous pouvez simplifier votre boulot à l’extrême : cet article en est la preuve.
Mais quand l’agent immobilier ne fait plus son métier d’agent immobilier, mérite-t-il encore de porter ce nom ? Quand l’agent immobilier aime son métier pour tous ces petits plaisirs du quotidien – rencontrer de nouvelles personnes, échanger, aider les gens à réaliser leur projet, s’engager en faveur des clients –, peut-il vraiment se contenter de cliquer sur des boutons devant un ordinateur ?
Je vous laisse à ces réflexions.
Mais, moi, j’ai déjà choisi ma voie. Mon métier, c’est du 100 % humain… avec une dose d’informatique !
(Tous les GIFs utilisés dans cet article sont tirés de Giphy.com)
1 Comment
Norman
26 juillet 2018 at 14 h 46 minBonjour,
Si un agent immobilier passe ses journées entières à faire des visites avec des acheteurs qui ne savent de toute façon pas ce qu’ils veulent, il faut qu’il change de métier.