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Chaque matin, vous prenez quelques minutes pour publier votre réflexion quotidienne sur LinkedIn, partager un conseil d’expert, ou afficher une photo de vous en train de faire du porte-à-porte.

Et puis c’est tout. Vous cochez la case « personal branding » pour la journée. Vous avez rempli votre mission

Sauf que cela ne suffit plus.

Pendant que vous publiez votre post quotidien, vos concurrents se montrent (beaucoup) plus actifs. Ils génèrent 50 contenus grâce à ChatGPT. Ils automatisent la programmation de leurs publications sociales. Ils produisent des posts à la chaîne, afin d’assurer une présence continue sur le web. Ils inondent le marché (votre marché) avec des messages formatés, mais qui ciblent efficacement leurs audiences (qui sont aussi vos audiences).

Vous voulez entendre la vérité ? Le branding personnel tel que vous le connaissez (et tel que vous le pratiquez) est mort.

Mais vous pouvez tirer profit de cette mort brutale à condition de vous adapter à ce nouveau monde… et je vous explique comment.

La démocratisation de l’IA a tué le branding personnel classique

Comment le drame est-il arrivé ? Qu’est-ce qui a causé la mort brutale du personal branding traditionnel ?

Vous vous en doutez peut-être un peu : le coup fatal a été porté par l’IA.

L’arrivée de ChatGPT et, plus généralement de l’IA génératrice, a rebattu les cartes de la création de contenu. Cette démocratisation a des avantages indiscutables : qui n’a pas utilisé l’un de ces outils pour rédiger un article, trouver des idées ou établir la structure d’un contenu ?

Mais il y a aussi des victimes, et le branding personnel en fait partie. Avec l’intelligence artificielle, tout le monde peut publier du contenu, et le faire tous les jours sans discontinuer. Chacun peut devenir un expert dans n’importe quel domaine… dans la mesure où le véritable professionnel n’est autre que l’outil IA !

Vous en voulez une preuve ? La startup Originality AI, dans une étude fracassante réalisée fin 2024, a révélé que plus de la moitié des posts longs (plus de 100 mots) publiés sur LinkedIn en anglais ont été écrits par des intelligences artificielles. Et il n’y a aucune raison de croire que le même constat ne puisse pas être fait avec les contenus publiés en français.

Alors, concrètement, qu’est-ce que ça change ?

Avant, votre personal branding dépendait en grande partie du temps que vous pouviez y consacrer, de votre talent, et de votre capacité à travailler plus que les autres.

Mais avec l’essor de l’IA générative, ce n’est plus le cas.

Désormais, le branding personnel dépend de votre aptitude à synthétiser, à systématiser, à automatiser… et à spammer les réseaux sociaux, avant que les autres ne le fassent (mieux que vous).

C’est une affaire d’astuce et de technique, et non plus de travail et de talent.

L’erreur, c’est de croire qu’on peut encore gagner la bataille en s’appuyant sur des méthodes dépassées. De penser que l’authenticité suffit. D’avoir l’assurance qu’on peut rivaliser en volume avec des systèmes automatisés qui travaillent jour et nuit et ne prennent jamais de pause.

Ce n’est sans doute pas éthique, mais pendant que nous, humains, débattons de ce qui est bien ou mal, l’IA spamme nos clients potentiels.

Pendant que vous vous interrogez sur le bien-fondé de l’utilisation de la machine pour vous aider à créer du contenu, vos concurrents lâchent 50 posts par semaine. Pendant que vous réfléchissez, les autres se mettent à l’œuvre.

Et vous, vous perdez du temps. Pire : vous rognez sur votre compétitivité.

Une transformation inévitable du personal branding (et de la création de contenu en général)

C’est dommage ? Certainement. Mais c’est inévitable. Et il n’y aura pas de retour en arrière. Car tous les géants du web se sont engouffrés dans la brèche :

  • Google a apporté des changements à son algorithme pour favoriser les contenus plus courts, publiés quotidiennement. Ces nouvelles dispositions ont pour conséquence de reléguer les contenus longs, soigneusement développés, sous des tonnes de posts rapides et bien optimisés.
  • Facebook a modifié sa timeline de manière à privilégier les publications brèves et celles qui génèrent un maximum d’engagement. Dans ce contexte, votre expertise (aussi approfondie soit-elle) devient invisible face aux rafales de micro-contenus générés de façon massive. En d’autres termes : l’algorithme s’intéresse moins à la profondeur qu’à la fréquence de publication, et poster beaucoup de messages à faible valeur peut vous rapporter beaucoup plus que de poster moins souvent des contenus réfléchis.
  • YouTube Shorts explose, et cela chamboule tout. Les vidéos longues, qui creusent leur sujet et apportent de la valeur, sont déclassées pour laisser place à des clips de quelques dizaines de secondes produits à la chaîne et vite consommés. De plus en plus, la plateforme (propriété de Google, rappelons-le) met en avant les formats courts, non seulement dans ses recommandations, mais aussi dans sa politique de monétisation.
  • LinkedIn, autrefois temple du branding professionnel, a lui-même basculé du côté obscur. L’application récompense désormais la fréquence plutôt que la qualité des publications. Les posts soigneux sont noyés dans un flux quotidien 100 % automatisé et impersonnel qui, d’ailleurs, ne trompe personne. Les comptes qui alimentent la machine chaque jour sont ainsi privilégiés.

Et la visibilité dans les résultats de recherche, alors ? Désolé de vous décevoir, mais elle appartient à ceux qui spamment intelligemment, plutôt qu’à ceux qui créent du contenu de manière ponctuelle.

Les métriques associées à l’engagement des internautes, à la fréquence de publication et au volume ont pris le dessus sur l’expertise réelle.

Bref, les plateformes ont tranché :

Elles veulent du volume, de la rapidité, de la régularité et de l’engagement. Pas de la qualité occasionnelle. Pas de l’expertise irrégulière.

Le buzz a pris le pas sur le professionnalisme. L’addiction au contenu est plus importante que la profondeur des réflexions.

La conséquence ? Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, où l’authenticité ne vaut rien si elle est invisible pour l’algorithme.

Aujourd’hui, la différence se joue entre ceux qui maîtrisent l’IA en tant que système de génération et de diffusion de contenu, et les autres qui restent arc-boutés sur leurs valeurs… et risquent de se faire emporter par la vague.

Le nouveau visage du personal branding en 2025

Essayons de résumer la problématique :

Le personal branding a été tué par l’IA. Dans un monde où tout le monde peut devenir expert dans n’importe quel domaine en faisant produire des contenus en masse par la machine, il devient impossible de sortir du lot avec des posts simples, censés mettre en valeur son professionnalisme et son expérience.

Et le pire, c’est sans doute que les plateformes web valident totalement cette nouvelle approche.

Dans ce contexte, il ne suffit plus d’être bon dans son domaine de prédilection. Il faut être partout à la fois, rapide, organisé… et audacieux.

Il faut cesser de jouer le jeu du volume à tout prix. Car, contre les algorithmes, vous ne pouvez pas gagner.

Misez plutôt sur la rapidité des décisions. Réorganisez vos processus afin d’être plus efficace que les robots. Et prenez votre courage à deux mains pour dire les choses qui dérangent.

C’est là-dessus que vous pouvez faire la différence : en prenant le taureau par les cornes. En jetant des cailloux dans la mare. En attirant le regard par votre hardiesse et votre volonté de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.

Si vous vous contentez de faire comme vos concurrents et de produire du contenu générique, vous serez noyé dans la masse. Mais en donnant aux internautes quelque chose qu’ils n’ont pas l’habitude de voir – une vraie prise de position, une réflexion qui sort des sentiers battus, une pensée originale – vous aurez toutes les chances de sortir du lot.

Oui, en 2025, le personal branding sera audacieux ou ne sera pas.

Ma conviction est la suivante :

Les gagnants de 2025 seront ceux qui comprendront que la bataille a changé de terrain.

Il ne s’agit plus seulement de produire du contenu, mais de créer des systèmes au sens strict, à savoir : de systématiser la création et d’automatiser la diffusion afin d’optimiser l’engagement… mais sans éteindre cette étincelle d’humanité qui peut faire toute la différence.

Pour vaincre, il ne faut pas affronter l’IA, mais la dompter. Il ne faut pas subir les algorithmes, mais les alimenter. Il ne faut pas craindre le changement, mais l’anticiper.

Aujourd’hui, deux chemins s’offrent à vous.

  1. Vous pouvez continuer à publier vos petites réflexions quotidiennes, en croisant les doigts pour que l’authenticité, l’effort et le professionnalisme finissent par triompher de la machine. Mais il y a toutes les chances pour que vous voyiez vos concurrents prendre vos parts de marché pendant que vous peaufinez la 3e version de votre post LinkedIn du jour.
  2. Vous pouvez embrasser la révolution en cours et vous plonger dans l’innovation, accepter ce changement de paradigme et apprendre à maîtriser les nouveaux outils, créer de vrais systèmes d’acquisition automatisée, et rejoindre les rares professionnels qui survivront à cette vague inexorable.

Si vous voulez mon avis, je vous dirai la chose suivante à propos du personal branding :

Le temps de la réflexion est passé ; le temps de l’action est arrivé.

Alors, quelle route allez-vous choisir ?

Frédéric EPPLER

Directeur d'agence immobilière Immoove depuis 1995, je suis le fondateur de Facilogi, l'agence qui révolutionne le marketing immobilier. Mon combat quotidien ? Aider les professionnels de l'immobilier à créer un business rentable, résilient et aligné avec des méthodes simples qui fonctionnent vraiment. Créateur de Prospeneo, le premier logiciel immobilier tout-en-un, j'ai toujours eu cette obsession de l'optimisation et cette soif de découvrir de nouvelles stratégies pour concentrer mon énergie sur ce qui compte vraiment. Soyons clairs : je ne suis pas un magicien de la finance ni un gourou qui détient LA vérité. Je suis simplement un entrepreneur passionné qui partage ses apprentissages, ses victoires comme ses échecs, à travers des accompagnements que j'ai créés avec mon cœur. Mais la magie ne réside pas dans mes mots, elle est dans tes actions.